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A dos de vélo-cargo

A vélo-cargo

En juillet, j’ai eu l’immense chance de pouvoir essayer pendant une semaine un nouveau mode de transport, le vélo-cargo. Grâce à Vélo Cargo Genève, j’ai sillonné la ville avec les trois lulus devant moi, une expérience que j’ai vraiment adorée et que je me réjouis déjà de réitérer! Ce d’autant plus que la configuration particulière de la semaine s’y prêtait vraiment bien: nous venions de déménager, les grands étaient en vacances et devaient être occupés le matin et menés au stage de cirque l’après-midi, Marius étaient encore à l’ancienne crèche… Bref, de nombreux trajets à faire avec eux. En une semaine nous avons donc pu parfaitement nous rendre compte des avantages de ces engins que l’on voit sillonner la ville depuis quelques années.

Tout d’abord, parlons un peu de Vélo Cargo Genève, un chouette magasin niché au 6, rue David-Dufour à la Jonction. Après la naissance de ses deux enfants, Maïté a quitté son métier d’architecte d’intérieur pour se lancer dans la vente et la location de vélos-cargos, des vélos permettant le transport de marchandises et/ou d’enfants. C’est suite à différents voyages – notamment à Copenhague – qu’elle a été l’une des premières, en 2015, à avoir l’idée d’importer le concept à Genève et à généraliser ce mode de transport doux que l’on voyait encore très peu. Depuis, l’offre a beaucoup évolué et la demande ne cesse de croître également.

Du coup, Vélo Cargo Genève propose de nombreuses marques à la vente, mais également à la location, ce qui est fort pratique si l’on a besoin d’une solution pour une courte durée. Chaque situation a sa solution, et l’on n’opte évidemment pas pour le même modèle si on a un, deux ou trois enfants à véhiculer, s’ils sont bébés ou déjà un peu plus grands, si l’on transporte des marchandises ou encore s’il est question de rouler absolument par tous les temps. Dans ce contexte, Maïté conseille selon les besoins actuels du client, une aide précieuse tant les possibilités sont nombreuses!

Pour notre semaine de test, Maïté nous a proposé d’essayer un cargo à assistance électrique de la marque Johnny Loco, qui m’a un peu paru être la « Royce » du vélo-cargo. Voici donc mon retour sur cette chouette expérience.

Mon expérience: premières impressions

Un vélo-cargo, c’est plutôt imposant, et j’avais peur que cela soit difficile à manoeuvrer. Mon expérience sur une variante à assistance électrique m’a prouvé le contraire: avec un peu de rodage (une petite demi-heure suite à la prise en main, pas plus) et quelques habitudes, le vélo-cargo est extrêmement maniable et s’insère bien dans le trafic. Alors évidemment, je précise ici à toutes fins utiles que je suis cycliste à Genève depuis mon adolescence et que je connais à la fois bien les conditions de circulation et le réseau des pistes et bandes cyclables. Reste que j’ai trouvé cela très simple à manoeuvrer.

De manière générale, avec un vélo-cargo (comme avec les enfants…), la dimension spatio-temporelle change un peu: on prend plus de place, on est plus large, tout en roulant à bonne vitesse. Conséquences immédiates: on est mieux vu mais on doit aussi beaucoup plus anticiper! Finis les virages pris à fond les ballons pour filer au rendez-vous suivant… avec le cargo on prend le temps, on savoure, on choisit des itinéraires doux et on prévoit suffisamment de temps. Et on se concentre sur la route tout en jetant un oeil discret à la progéniture qui se dispute profite du trajet à l’avant…

Puisqu’on parle cargaison, c’est peut-être le moment de parler de la disposition du vélo-cargo. J’ai ADORÉ le fait d’avoir les trois kiddos au même endroit, juste devant moi. Je n’ai jamais essayé de charrette vélo, justement parce que les enfants m’auraient semblé être « loin de moi » (moins de possibilités de contacts et d’interactions, difficulté à voir ce qu’ils font, etc.) et que la charrette est moins visible des autres usagers de la route. La solution « tout-en-un » du vélo-cargo présente cet énorme avantage de les avoir à l’oeil, de pouvoir discuter avec eux, leur montrer des choses, les écouter se raconter leurs histoires. Dans le bus, ils veulent toujours TOUS – évidemment! – s’asseoir à trois endroits différents, si possible les plus éloignés les uns des autres, ou alors tous EXACTEMENT au MÊME endroit… un problème réglé avec le cargo (à part le « je m’assieds devant ou je m’assieds derrière », mais ça limite quelque peu les possibilités…).

Quelques questions à se poser avant un achat!

Evidemment, la bête prend un peu de place et nécessite de pouvoir être parquée en sécurité (et si possible à l’abri) pour éviter tout vol ou déprédation. Dans mon ancien quartier, nous n’avions pas de garage à vélo facilement accessible et les trottoirs étaient relativement étroits. Du coup, difficile d’envisager de prendre un vélo-cargo et le laisser toute l’année dehors, même avec une bonne bâche. Alors avant de sauter le pas, cela vaut la peine de se poser la question de l’endroit où l’on va parquer son véhicule, un peu plus que pour un vélo traditionnel, disons.

Au niveau de la batterie, pour un vélo-cargo à assistance électrique, il faut penser à la sortir et à la recharger tous les 100km environ, de quoi tenir un bon moment en ville. Au niveau de l’entretien, difficile à dire sur une semaine…mais un petit tour annuel au magasin de vélos pour un petit check-up ne peut pas faire de mal!

Question prix, cela varie énormément selon le modèle choisi et l’on passe quasiment du simple au double si l’on choisit un vélo avec assistance électrique ou pas. Avant un achat, le mieux est probablement de bien définir ses besoins, puis de faire son budget en fonction d’autres paramètres (renoncement à un autre véhicule, parking d’une voiture, achat d’un siège vélo, d’une remorque, etc.). Alors certes c’est un investissement, mais une voiture coûte bien plus cher en ville (j’ai eu l’occasion de parler de notre vie sans voiture ici il y a quelques mois). Et dans tous les cas, tester avant d’acheter vaut évidemment la peine!

Et encore 2-3 choses…

Dans certaines villes de Suisse, le réseau de partage Carvelo2go propose des vélos-électriques à la location, sur le modèle de Mobility. Je n’ai encore jamais eu l’occasion d’essayer, mais si c’est le cas – ou que la société s’implante aussi à Genève, comme cela a été annoncé ce printemps – je ferai volontiers un retour!

Je termine en vous disant qu’au moment de notre semaine à vélo, en partageant quelques photos en story sur mon compte Instagram, l’on m’a rappelé à plusieurs reprises qu’il n’y pas de base légale pour le transport de plus de deux enfants en Suisse, ce qui pourrait constituer un problème au niveau des assurances. Après vérification, notamment sur la page dédiée du site de l’Etat de Genève, c’est bien vrai. Un élément à prendre en compte donc! Mais cela pourrait également changer ces prochaines années, notamment parce que le vélo pourrait enfin trouver toute sa place dans la Constitution suisse (un peu de politique au passage… votons OUI le 23 septembre à l’arrêté Vélo!) et que sa prise en compte pourrait donc être différente et plus sérieuse par le législateur. Affaire à suivre… 😉

Un grand merci à Maïté de Vélo Cargo Genève d’avoir pris le temps de m’expliquer son parcours et de nous avoir prêté ce chouette Johnny Loco pour cette semaine du mois de juillet. Nous en gardons les cinq un super souvenir, celui d’une semaine un peu hors du temps à sillonner les environs avant de rentrer le soir déballer nos cartons. Les réflexions et discussions internes sont donc lancées chez nous pour savoir si – et surtout quand! 🙂 – on franchira le pas!

A bientôt!
Louise